LA FERME dans son environnement

Être Agricultrice

Je m’appelle Flora Loridat et je suis agricultrice sur une ferme en polyculture élevage : élevage de porcs noirs en plein air et de vaches limousines

Ingénieure agronome de formation, formatrice en agronomie et responsable d’un BTS en Lycée agricole pendant plusieurs années j’ai choisi de concrétiser un projet que j’avais en tête depuis longtemps : devenir agricultrice. A la recherche d’une ferme où m’installer dans le Nord-Est de la Haute-Saône d’où je suis originaire (mes parents cultivent les myrtilles à Franchevelle), j’ai eu l’opportunité de reprendre une ferme à Dambenoit-lès-Colombe. C’est donc depuis l’automne 2018 que je suis agricultrice.

Je travaille en harmonie avec l’environnement naturel et social auquel j’appartiens, je définis ma ferme comme agroécologique. Depuis début 2021 toutes mes productions sont certifiées bio. J’ai pour objectifs d’offrir une vie heureuse à mes animaux et de vous proposer des aliments gouteux, typés et sains. Je pratique la vente directe pour pouvoir parler de mon travail et de mes produits.

Flora Loridat avec ses Cochons à la Ferme de la Colombe

Des vaches, des cultures et des cochons en agriculture biologique

Je continue l’élevage des vaches allaitantes limousines qui étaient présentes sur la ferme avant mon arrivée. J’ai mis en place un atelier d’élevage de cochons. J’ai aujourd’hui 2 verrats, huit truies et une centaine de porcelets et porcs non reproducteurs. Je cultive les céréales pour nourrir mes cochons et de l’herbe (prairies temporaires et permanentes) pour alimenter vaches et cochons. Avec une superficie d’environ 100ha, je suis autonome d’un point de vue alimentation du cheptel. Les différents ateliers de production de la ferme sont complémentaires. Adaptés aux potentiels agronomiques et écologiques du territoire , ils permettent de rendre la ferme autonome, économe et résiliente.

J’ai initié la conversion à l’agriculture biologique dès mon installation. C’était pour moi une évidence de travailler selon des modes de production extensifs, dans le respect de l’environnement naturel dans lequel je me trouve et donc de faire faire certifier mes pratiques correspondant au cahier des charges bio.

Des cochons noirs élevés en plein air

Les cochons que j’ai choisi d’élever sont issus d’une race rustique du Sud-Ouest de la France : le porc gascon. Noir avec de grandes oreilles tombantes, c’est un animal pacifique et sociable. Sa croissance lente, de 12 à 18 mois d’élevage, permet d’obtenir une viande de qualité : persillée, rouge, riche en saveur et en oméga 3.

Le terme « Elevage » dans sont sens noble est très important pour moi : entretenir une relation réciproque entre l’humain et l’animal. En échange de la viande qu’ils m’offrent au moment où je le décide je considère avoir le devoir d’offrir les meilleures conditions de vie aux animaux que j’élève. Ces conditions de vie doivent être adaptées aux besoins de l’espèce animale élevée. Le cochon est un animal social, curieux, actif et organisé. C’est pourquoi l’accès au plein air est très important pour lui. Elevé un nombre restreint d’animaux me permets d’entretenir une relation sociale avec chacun.

 

Voici comment se déroule la vie d’un porcelet sur ma ferme. Tout commence dans une « yourte » au toit vert, que l’on voit depuis plusieurs endroits dans le village : la truie saillie par le verrat, met bas dans sa cabane quelle que soit la saison. En moyenne elle élève 7 porcelets. Avec un bon paillage, l’isolation en paille du toit et la porte et la fenêtre en hiver, il y fait bon même en hiver. Les petits tètent leur mère tous en même temps et très régulièrement. Progressivement ils apprennent à manger la farine moulue sur la ferme. Ils explorent aussi leur territoire : d’abord dans la cabane, puis au dehors puis même en dehors de leur parc sur toute la ferme. Comme ils sont encore petits ils passent en effet sous les fils électriques qui servent à la contention des plus grands individus. Mais ils reviennent toujours auprès de leur mère pour le casse-croute. Les porcelets dorment de longues heures mais le reste du temps ils sont très actifs ! A deux mois, leur système immunitaire est bien mis en place, ils sont alors sevrés. Ils restent au bâtiment un temps afin d’apprendre à respecter « les fils électriques » avant de retourner dehors à la belle saison ou dans les logements d’hiver avec accès extérieur l’hiver.

Des vaches limousines et leurs veaux

Mes bovins de race limousine sont nourris avec l’herbe fraiche et le foin de mes prairies naturelles et semées (rotations de cultures en bio). Les veaux sont élevés avec leur mère. Dès leurs premières semaines de vie ils apprennent à manger l’herbe ou le foin en imitant leur mère. Ils restent au minimum 8 mois auprès de leur mère, profitant pleinement de leur vie de veau. Le broutard est un jeune animal âgé d’environ 12 mois. J’ai choisi de proposer la vente de viande de broutard (plutôt que du veau) afin de laisser vivre tranquillement sa vie de veau. Il s’avère que c’est gustativement très intéressant car la viande est donc rosée, plus tendre que du bœuf, plus riche en saveurs que du veau et peu grasse.

De la ferme à l’assiette

Il est très important pour moi de « savoir dans quelle assiette va finir l’animal que j’ai élevé ». Le travail en aval de l’élevage a été organisé en ce sens.

Nous amenons nous même nos animaux à l’abattoir. Nous avons la chance d’avoir encore deux petits abattoirs de proximité avec qui il est facile de coopérer. Nous récupérons ensuite les carcasses et participons à la découpe et la préparation de charcuteries. Toutes les charcuteries crues, cuites et sèches sont élaborées selon mes recettes fermières : sans sel nitrité ni autre ingrédient de synthèse.

Les produits sont ensuite vendus en vente directe ou en circuit courts.